La diarrhée chez le veau

Les diarrhées néonatales font partie des affections les plus couramment rencontrées chez le jeune veau et ne sont donc pas à prendre à la légère. On parle de diarrhée néonatale depuis la naissance du veau concerné jusqu’à un mois d’âge.

Cette maladie peut rapidement conduire à la mort du veau et à terme avoir des conséquences économiques majeures. Les élevages allaitants sont plus touchés que les élevages laitiers bien qu’ils soient tous deux concernés. Pour prévenir l’apparition de ces diarrhées néonatales, il est important de mettre en place des actions de prévention afin d’éviter au maximum leur apparition et plus particulièrement en hiver, période la plus à risque.

Les symptômes associés à la diarrhée du veau

En plus de l’observation d’une diarrhée, d’autres signes cliniques peuvent être visibles. Il est important de savoir repérer un veau malade le plus tôt possible afin de l’isoler et ainsi éviter que la maladie ne se propage aux autres veaux. Les symptômes sont généralement consécutifs à une déshydratation plus ou moins importante voire à une acidose métabolique (pH du sang trop acide). Il peut s’agir d’une altération de la température (hypothermie en dessous de 38,5°C ou hyperthermie au-dessus de 39,5°C), un état général affaiblit, une diminution de l’état de conscience, une perte d’appétit voire une anorexie (le veau ne mange plus) ou encore une perte de poids. Voici les différents signes cliniques observés lors de déshydratation en fonction de sa gravité

2,5 à 5%

Déshydratation légère

Hyperthermie (possible mais pas toujours présente), veau debout, les muqueuses deviennent sèches, extrémités chaudes, pli de peau plus long à se remettre en place (3 à 4 secondes) et l’œil est légèrement enfoncé.

5 à 10%

Déshydratation modérée

Température normale, veau couché, muqueuses collantes à sèches, extrémités tièdes, réflexe de succion (tétée) diminué, pli de peau persistant (5 à 7 secondes) et œil enfoncé ;

> à 10%

Déshydratation grave

Hypothermie, veau couché et affaibli, muqueuses sèches et pouvant apparaître blanches dans les cas les plus graves, extrémités très froides, réflexe de succion absent, pli de peau persistant (> 8 secondes) et œil très enfoncé.

veau-diarrhee-symptomes

Les différents types de diarrhées

Une diarrhée se définit comme une fréquence augmentée de l’émission des matières fécales et/ou de leur teneur en eau et/ou de leur volume. L’aspect des selles du veau (consistance plus ou moins liquide, couleur, accompagnées ou non de sang ou de mucus) varie en fonction de la cause de la diarrhée. Lors de diarrhée alimentaire, les fèces du veau sont, en général, de couleur blanche avec une consistance plâtreuse.

La couleur et la texture varient selon les agents pathogènes en cas de diarrhée infectieuse. Par exemple, une diarrhée de couleur jaune prononcé est généralement observable en cas de diarrhée colibacillaire (Escherichia coli). La consistance varie également selon l’agent en cause. Il est notamment possible de voir une diarrhée très liquide lorsqu’il s’agit de salmonelles. Néanmoins, ces signes digestifs seuls ne permettent pas d’identifier avec précision le germe incriminé. Pour cela, il est nécessaire d’avoir recours à des analyses.

Les causes de diarrhées

Tout d’abord, il est important de garder en tête que dans ses premières semaines de vie, et plus particulièrement ses premiers jours, le veau est fragile et donc plus sensible. La diarrhée du veau est une maladie qui dépend de plusieurs facteurs (conduite d’élevage, alimentation, logement, etc.). Concernant les diarrhées du veau, ou gastro-entérites néonatales, on distingue les différentes causes suivantes

D.M. Foster, Geof W. Smith. Pathophysiology of Diarrhea in Calves. Vet Clin Food Anim 25 (2009) 13–36

  • Cette diarrhée est consécutive à une mauvaise digestion du lait ingéré par le veau au sein de la caillette (maldigestion). Il ne s’est pas coagulé correctement et passe alors rapidement dans les intestins sous forme liquide. Une diarrhée alimentaire peut être déclenchée par plusieurs facteurs comme une ingestion de lait trop rapide ou en trop grosse quantité, des horaires de tétée irréguliers, une mauvaise température du lait ou encore une composition mal équilibrée pour n’en citer que certaines ;

  • Cette diarrhée est consécutive à une infection du veau par des agents pathogènes présents dans son environnement. Le veau est généralement contaminé via les selles d’individus malades ou porteurs sains mais ces agents peuvent aussi être présents sur du matériel mal désinfecté (utilisation d’un désinfectant non approprié, contamination du matériel pour l’alimentation des veaux, etc.). Ces agents pathogènes vont alors se retrouver dans l’intestin du jeune veau et être responsables d’une fuite d’eau et d’électrolytes par voie intestinale mais aussi de lésions de la muqueuse intestinale engendrant une mauvaise absorption des nutriments (malabsorption). On parle ici de diarrhée virale, bactérienne ou parasitaire.

  • Ainsi, on peut citer les suivants :

    • Bactéries : essentiellement Escherichia coli (ETEC : Escherichia coli entérotoxinogènes) mais aussi plus rarement des salmonelles et autres germes (clostridies, etc.) ;
    • Virus : rotavirus bovin ou encore coronavirus bovin, plus rarement d’autres virus (notamment BVD) ;
    • Parasites : majoritairement des cryptosporidies (Cryptosporidium parvum) et des coccidies (Eimeria spp).

    À noter que plusieurs causes de diarrhées peuvent être présentes au même moment voire même se succéder (par exemple, une diarrhée infectieuse peut être consécutive à une diarrhée alimentaire ayant fragilisé le veau).

Les symptômes de la diarrhée chez le veau

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Documentation & ressources

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  • Le choix du moyen de réhydratation va dépendre de l’état de déshydratation du veau. Ainsi, lorsque la déshydratation est légère, une réhydratation par voie orale au moyen d’un réhydratant oral suffit. Il va permettre de corriger la déshydratation en apportant des électrolytes et apporter de l’énergie au veau grâce aux acides aminés et aux glucides voire corriger l’éventuelle acidose débutante via les substances tampon. Cette réhydratation doit être réalisée de manière précoce dès les premiers signes d’apparition de la diarrhée, directement en buvée ou bien par sondage œsophagien. Il est possible d’administrer le réhydratant oral en même temps que la prise de lait ou bien séparément selon le produit choisi. Demandez conseil à votre vétérinaire sur le choix du réhydratant oral ainsi que sur sa quantité et sa fréquence d’administration. En revanche, dès lors que l’état de déshydratation du veau est modéré voire grave, une réhydratation par voie intraveineuse s’impose. Il est alors nécessaire de rapidement contacter votre vétérinaire. Par ailleurs, il convient de faire attention à ne pas arrêter la prise de lait durant plus de 24 à 36 heures car un réhydratant oral ne remplace pas un repas de lait.

  • Les diarrhées néonatales d’origine infectieuse apparaissent le plus souvent suite à un déséquilibre entre la pression microbienne (germes présents dans l’environnement) et les défenses immunitaires du veau (notamment grâce au colostrum) qui sont deux grands facteurs de risque. Ainsi, de nombreux facteurs comme de mauvaises mesures d’hygiène ou encore une mauvaise gestion de la prise colostrale peuvent conduire à une diarrhée chez le veau. Concernant les diarrhées néonatales d’origine alimentaire, une mauvaise gestion de l’alimentation de la mère ou du veau (mauvaise température, quantité non adaptée, mauvaise préparation, etc.) font partie des facteurs pouvant déclencher cette maladie.

  • Tout d’abord, si vous suspectez une diarrhée chez un veau, il est nécessaire de l’isoler pour éviter la propagation de la maladie, de le mettre dans un endroit très propre car il est fragilisé et d’éviter qu’il ne se refroidisse. Ensuite, comme nous l’avons vu précédemment, un veau en diarrhée doit être réhydraté et ce de manière précoce par voie orale et/ou intraveineuse selon son degré de déshydratation. La correction de la déshydratation va permettre également de corriger l’éventuelle acidose. Attention car un traitement antibiotique n’est pas systématiquement nécessaire. Au vu des nombreuses causes pouvant être à l’origine d’une diarrhée chez le veau, les bactéries ne sont pas toujours incriminées. De ce fait, des antibiotiques peuvent être administrés si des prélèvements pour analyses réalisés par votre vétérinaire confirment la présence d’un ou de plusieurs germes pathogènes. Une telle procédure permet d’éviter le phénomène d’antibiorésistance. Un traitement complémentaire peut également être discuté avec votre vétérinaire. Il peut s’agir d’un pansement intestinal, d’un anti-inflammatoire, de vitamines ou encore d’autres aliments complémentaires selon la situation.

  • Les épisodes de diarrhée peuvent avoir d’importantes conséquences économiques sur votre élevage. D’une part, du fait de l’accroissement du taux de mortalité des veaux et d’autre part du fait qu’une diarrhée peut impacter la croissance du veau (baisse du GMQ) et donc ses performances sur le long terme. En cas de diarrhée, les nutriments essentiels à sa bonne croissance peuvent ne pas être correctement absorbés par l’intestin. Ainsi, si le veau femelle survit, il est possible qu’un retard de croissance survienne et retarde l’âge au premier vêlage mais aussi la production laitière. Chez le veau mâle, un retard de croissance peut également être consécutif à une diarrhée et peut alors potentiellement avoir des répercussions sur son GMQ et donc sur ses performances de croissance. Enfin, une diarrhée peut de manière globale affaiblir le veau et le rendre alors plus sujet à d’autres maladies, notamment aux maladies respiratoires. Par ailleurs, il est important d’avoir en tête que certains agents pathogènes responsables de diarrhées néonatales sont transmissibles aux humains, c’est notamment le cas de la cryptosporidiose.

  • Comme nous l’avons vu précédemment, une des premières conséquences d’une diarrhée chez le veau est une déshydratation pouvant être plus ou moins grave. Cette perte d’eau s’accompagne aussi d’une perte en électrolytes, acides aminés et glucose. Une acidose peut également se mettre en place puisque parmi cette fuite d’éléments via le tube digestif, on compte les ions bicarbonates qui sont une substance tampon du pH sanguin. Ce dernier va alors s’acidifier entrainant une acidose métabolique qui peut avoir de graves conséquences sur la santé de l’animal. En cas de diarrhée, la mort du veau peut ainsi survenir rapidement. De plus, si le veau n’est pas rapidement isolé, il peut contaminer les autres et le taux de mortalité peut alors rapidement s’accroître au sein de l’élevage. En plus des coûts de traitement vétérinaire, il faut songer au fait que les veaux survivants peuvent avoir un retard de croissance pouvant se répercuter sur les futures performances des animaux.

  • Plusieurs mesures préventives permettent d’éviter et de limiter l’apparition d’épisodes de diarrhée au sein de votre élevage. En premier lieu, la prévention commence avant même la naissance du veau avec une bonne vaccination de la mère qui va lui conférer une protection passive via les anticorps présents dans le colostrum. Une alimentation équilibrée des mères dans le dernier tiers de gestation est également conseillée. Puis, la prise du colostrum doit se faire de manière optimale pour offrir la meilleure protection possible au veau. Sa qualité (au-delà de 50 g d’anticorps par litre) et sa quantité (administrer 4 à 5 L de colostrum dans les 6 à 12 premières heures de vie) tout comme la précocité d’ingestion (1,5 L à 2 L dans les 2 premières heures de vie) doivent être pris en considération. De manière générale, les conditions d’hygiène du bâtiment (ambiance, paillage, désinfection, etc.) mais aussi la gestion des animaux (allotement par âge, isolement en cas de maladie, éviter le stress des animaux, etc.) font partie des mesures préventives à mettre en place non pas seulement pour éviter un épisode de diarrhée mais aussi pour éviter toute autre maladie.