Conséquences des diarrhées néonatales

Conséquences des diarrhées néonatales

Conséquences des diarrhées néonatales 1300 867 Calf Lyte Plus

Les diarrhées néonatales font partie des affections les plus courantes chez le veau. On parle de diarrhée néonatale depuis la naissance du veau concerné jusqu’à un mois d’âge. En plus d’avoir des répercussions sur la santé et le bien-être du veau malade, elles peuvent également, à terme, avoir d’importantes conséquences économiques au sein d’un élevage. La mise en place de mesures de prévention et de bonnes pratiques permet d’éviter au maximum l’apparition de ces maladies néonatales afin de limiter leurs potentielles conséquences aussi bien à l’échelle individuelle qu’à l’échelle du troupeau.

 

À l’échelle individuelle : impacts sur la croissance du veau

Une des principales répercussions d’une diarrhée sur la santé d’un veau est une déshydratation pouvant être plus ou moins grave. L’animal malade va en effet perdre de l’eau mais aussi des électrolytes, des acides aminés et du glucose. Parmi cette fuite d’éléments via le tractus digestif, on compte une fuite d’ions bicarbonates, substance tampon du pH sanguin. Il est alors possible qu’une acidose métabolique se mette en place chez le veau en diarrhée, du fait de l’acidification de son sang, pouvant aggraver son état de santé. Le veau malade peut alors rapidement s’affaiblir et être en hypothermie (température corporelle en dessous de 38,5°C). En plus d’impacter le bien-être et la santé du veau atteint, une mortalité peut rapidement survenir si l’animal n’est pas correctement pris en charge.

De plus, dès lors que le veau malade guérit de sa diarrhée, des répercussions sur sa croissance sont possibles. En effet, l’environnement du veau fait partie des facteurs d’influence de son poids. Outre la distribution du colostrum qui joue un rôle fondamental dans la croissance du veau, certaines maladies dont les diarrhées néonatales peuvent influer sur sa croissance et donc sur ses futures performances. En cas de diarrhée, les nutriments essentiels à la bonne croissance de l’animal peuvent ne pas être correctement absorbés par l’intestin et ainsi altérer la bonne croissance du veau. Par ailleurs, une perte de poids de l’animal malade est également possible lors de diarrhée. Tout impact sur la croissance peut dès lors affecter les futures performances des veaux. Rappelons également que tout retard de croissance dans les 4 premiers mois de vie ne peut être rattrapé ensuite. Concernant le veau femelle, il est donc possible qu’un retard de croissance survienne et perturbe ses futures performances de reproduction (notamment un retard de l’âge au premier vêlage) mais aussi ses futures performances de production laitière (notamment à la première lactation). Chez le veau mâle, un retard de croissance peut également être consécutif à une diarrhée et peut alors potentiellement avoir des répercussions sur son GMQ et donc sur ses performances de croissance. Enfin, une diarrhée peut de manière globale affaiblir le veau et le rendre alors plus sujet à d’autres maladies, notamment aux maladies respiratoires et aux infections ombilicales, qui pourraient l’affaiblir davantage mais aussi potentiellement perturber encore plus sa croissance.

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À l’échelle globale : conséquences économiques

Les épisodes de diarrhées néonatales peuvent également avoir d’importantes conséquences économiques sur un élevage. Dès lors qu’un veau est en diarrhée, le premier réflexe à avoir est de l’isoler. En effet, si le veau malade n’est pas rapidement isolé, il peut très vite contaminer les autres s’il s’agit d’une diarrhée contagieuse, notamment pour certains germes pathogènes (bactéries, virus, parasites). Le taux de mortalité peut alors rapidement s’accroître au sein de l’élevage, d’autant plus si les soins apportés aux veaux malades ne sont pas appropriés et/ou pas réalisés assez précocement. Les retards de croissance sont le 2ème point le plus impactant sur le plan économique après la mortalité.  La prise en charge d’un veau en diarrhée est donc un point crucial. Il est important de mettre en place de bonnes pratiques afin de gérer au mieux les épisodes de diarrhées néonatales qui peuvent potentiellement survenir au sein d’un élevage. Outre la mortalité et les retards de croissance les plus lourds au niveau économique, il faut potentiellement ajouter les coûts de traitements et surtout le temps passé à soigner les veaux. Tous ces points font que les diarrhées néonatales ne sont pas à prendre à la légère car elles peuvent rapidement impacter la rentabilité de l’élevage.

Heureusement, plusieurs mesures de prévention sont possibles pour prévenir au maximum l’apparition de diarrhées néonatales au sein d’un élevage. On peut notamment citer les points suivants :

Dans tous les cas, il ne faut pas hésiter à se faire aider en réalisant un bilan de sa conduite d’élevage afin d’identifier les points clés sur lesquels vous pouvez avoir un impact afin de diminuer les épisodes de diarrhées néonatales au sein de votre élevage.

Par ailleurs, il est important d’avoir en tête que certains agents pathogènes responsables de diarrhées néonatales sont transmissibles aux humains, c’est notamment le cas de la cryptosporidiose. Les mesures de prévention sont donc d’autant plus importantes dans la mesure où les diarrhées néonatales peuvent aussi potentiellement affecter la santé de l’éleveur et du personnel.

 

Références bibliographiques

MALLET Romain : ADAPTATION DU TRAITEMENT DES DIARRHEES NEONATALES DU VEAU A L’EVALUATION CLINIQUE ; Vetagrosup, thèse Année 2016 – n°098