Le vêlage chez la vache

Le vêlage chez la vache

Le vêlage chez la vache 1300 867 Calf Lyte Plus

Le vêlage, également appelé mise-bas ou encore part, est une étape importante à ne pas négliger. Il convient donc d’être bien préparé avant, pendant et après aussi bien pour la santé et le bien-être de la vache et du veau que pour des raisons économiques. La mise-bas se définit comme l’ensemble des phénomènes physiologiques et mécaniques à l’origine de l’expulsion du veau et de ses annexes fœtales.

 

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Signes précurseurs du vêlage

Chez la vache, la durée de gestation est en moyenne de 282 jours. Cette durée varie selon plusieurs facteurs comme la race de la vache. En élevage laitier, l’âge au premier vêlage se situe autour de 24 mois alors qu’il est plutôt entre 30 et 36 mois en allaitant.

C’est la production de cortisol par le veau qui va déclencher plusieurs modifications hormonales responsables de la contraction de l’utérus ainsi que de la destruction du corps jaune. Chez la mère, on va observer des modifications comportementales (agitation, isolement) mais aussi des signes physiques (vulve tuméfiée, vache qui « se casse », etc.). Ces signes d’appel sont détaillés plus loin dans une question de la F.A.Q.

Une fois que des signes précurseurs du vêlage ont été observés et que le moment approximatif du vêlage a été déterminé, une bonne préparation en amont est nécessaire. La vache doit être placée dans un endroit dédié, propre et suffisamment confortable afin de favoriser le bon déroulement du part. Le stress de la vache doit également être minimisé. Par ailleurs, dans les semaines précédant le vêlage, la vache devra recevoir une ration adaptée, notamment au regard des minéraux, pour pallier les potentielles maladies post-partum : hypocalcémie (baisse du taux de calcium dans le sang), métrite, rétention placentaire et les carences chez le jeune veau.

 

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Déroulement de la mise-bas

Lors de la première phase du vêlage, les contractions utérines débutent, la vache tourne en rond, se donne des coups et se regarde le flanc. Le fœtus effectue une rotation pour se préparer à sortir. Le col de l’utérus va s’effacer puis se dilater avant l’arrivée des poches des eaux fœtales (allantoïde puis amnios). La durée de dilatation du col est assez longue et dure entre 2 à 8 heures. Le veau va s’engager dans la filière pelvienne. Lorsque la première poche des eaux se rompt, la deuxième phase de la mise-bas survient, il s’agit de la phase d’expulsion du fœtus. On peut alors voir la tête et/ou les pattes du fœtus arriver au sein de la deuxième poche des eaux par transparence. Cette poche va se rompre et la mère va faire une succession d’efforts expulsifs violents afin de faire sortir le veau. La phase d’expulsion dure entre 10 minutes et 3 heures. En général, le cordon ombilical se rompt en même temps que l’expulsion. La délivrance, c’est-à-dire l’expulsion des annexes fœtales, se fait dans les 12 à 24 heures.

Par ailleurs, une surveillance de chaque animal qui met bas est importante afin de pouvoir repérer rapidement toute éventuelle dystocie (mise-bas anormale) comme une mauvaise présentation du veau et ainsi éviter des risques de complications voire de mort aussi bien pour la mère que pour le fœtus.

 

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Le colostrum

Juste après le vêlage, il est indispensable de nourrir le veau le plus rapidement possible avec le colostrum de la mère afin de lui conférer une bonne protection contre les maladies qu’il peut contracter, comme les diarrhées néonatales. En effet, pour donner une bonne immunité passive au veau, la prise du colostrum doit se faire de manière optimale aussi bien quant à sa qualité (au-delà de 50 g d’anticorps par litre) qu’à sa quantité (administrer 4 à 5 L de colostrum dans les 6 à 12 premières heures de vie) tout comme la précocité d’ingestion (1,5 à 2 L dans les 2 premières heures de vie). Cette étape est fondamentale car le tube digestif du veau est perméable aux anticorps (immunoglobulines G) dans ses premières heures de vie puis cette perméabilité décroit jusqu’à 24 heures. Une transmission d’immunité passive correctement réalisée permet ainsi de le protéger efficacement jusqu’à ce qu’il fabrique ses propres défenses immunitaires.

  • Dès la mise-bas d’une vache laitière, la production de lait est enclenchée et un nouveau cycle de lactation débute. Du fait de l’objectif économique d’un veau par vache et par an, l’IVV (intervalle entre 2 vêlages) est en général de 12 mois pour une vache. De ce fait, la phase de lactation dure environ 10 mois avec une production moyenne de 25 à 30 L de lait par jour. Il est important d’avoir en tête que durant les 2 premiers mois qui suivent le vêlage, la production de lait augmente jusqu’au pic de lactation où la production est maximale. Puis, dans les 8 mois suivants, la production va diminuer progressivement jusqu’au tarissement. Au cours de cette période de décroissance, la production de lait peut être plus ou moins élevée selon la persistance c’est-à-dire la capacité de la vache à maintenir une bonne production après le pic de lactation. Néanmoins, de nos jours les progrès en génétique et alimentation des vaches laitières ont permis une amélioration de la persistance de la lactation de manière importante. Par exemple, il n’est pas rare de voir une vache encore à la traite plus de 12 mois après sa dernière mise-bas d’autant plus si elle n’est pas gestante ou si elle a tardé à devenir gestante. Toutefois, des conséquences défavorables ont été observées notamment des risques accrus de mammites.

  • Plusieurs signes d’appel peuvent vous faire savoir que la vache va vêler prochainement. À noter que ces signes peuvent varier d’une vache à l’autre et principalement si l’animal est une génisse ou une vache multipare. On peut ainsi citer les suivants :

    • Température : la température rectale de la mère augmente jusqu’à plus ou moins 39,5°C quelques jours avant le vêlage, puis elle chute à 38 / 38,5°C dans les 12 à 24 heures précédant le part ;
    • Gonflement de la mamelle ;
    • Vulve : les lèvres de la vulve vont gonfler. On dit que la vulve est tuméfiée ;
    • Écoulements : environ 24 heures avant le vêlage, des écoulements muqueux de la vulve de couleur blanc jaunâtre et de consistance visqueuse sont visibles notamment en se collant sur la queue, c’est la fonte du bouchon muqueux ;
    • Relâchement des ligaments sacro-sciatiques : on dit que la vache « se casse », environ 24 heures avant le vêlage, ce phénomène est indispensable à la phase d’expulsion du veau ;
    • Changement de comportement : la mère peut être agitée, piétiner ou encore chercher à s’isoler.
  • Pour diverses raisons physiologiques, les vaches laitières présentent plus de risques de mammites après le vêlage, tout particulièrement des mammites dites d’environnement (causées par des germes présents au sein de la litière, majoritairement dues à Escherichia coli). Ces mammites peuvent être fulgurantes et graves notamment du fait d’une faiblesse immunitaire post-partum. La gravité est en lien avec les toxines libérées par le germe en question mais aussi avec une potentielle diffusion par voie sanguine (septicémie). La prise en charge médicale doit donc être précoce. En plus d’un traitement antibiotique par voie mammaire classique voire par voie injectable, un traitement par voie générale avec un anti-inflammatoire est souvent conseillé. Une intervention du vétérinaire est nécessaire dès l’apparition des premiers signes généraux (abattement, fièvre, perte d’appétit) afin de traiter la mammite voire anticiper de potentiels effets secondaires graves (chocs toxique et septicémique, déshydratation, hypoglycémie, hypocalcémie, etc.). La vidange régulière de la mamelle est aussi très importante, il est alors recommandé d’effectuer des traites répétées 3 à 6 fois par jour. Le vétérinaire peut également vous conseiller de réaliser une analyse bactériologique du lait afin d’adapter au mieux le traitement antibiotique. Compte tenu du risque élevé de mammites graves, la prévention est d’autant plus nécessaire : excellentes conditions d’hygiène et bonnes pratiques lors de la mise bas ainsi qu’une vigilance accrue lors de vêlage dystocique ou de syndrome de la vache couchée pouvant entraîner des complications mammaires.

  • Comme nous l’avons vu précédemment, quelques jours avant le vêlage, la température de la vache augmente progressivement pour arriver autour de 39,5°C. Ce n’est que dans les 12 à 24 heures avant le vêlage qu’elle chute brutalement et perd entre 0,5 et 1°C pour arriver entre 38 et 38,5°C. Lorsque la température rectale chute de cette manière, la vache va vêler dans les 24 heures. La prise régulière de la température de la mère peut donc être intéressante car il s’agit d’une technique plus ou moins coûteuse en fonction de la méthode choisie et permettant de savoir quand le vêlage va se produire. Néanmoins cela peut nécessiter d’isoler la vache et n’est ainsi pas toujours réalisable en pratique. Mais aujourd’hui, de nombreuses solutions de monitoring s’offrent désormais à vous dont des systèmes connectés qui permettent de suivre la température de chaque vache en temps réel et de manière précise afin de vous prévenir lorsque le moment du vêlage approche.

  • Le syndrome de la vache couchée est une maladie qui affecte la vache en postpartum. L’animal concerné reste couché durant plusieurs heures consécutives (généralement 24 heures) sans arriver à se relever. Parmi les principales causes, on peut citer une mammite ou une métrite à l’origine d’un choc septique, une origine métabolique (fièvre de lait) ou encore des suites d’une chute de la vache qui s’est blessée (traumatisme musculaire, nerveux, osseux, articulaire). Dès lors, il est nécessaire de contacter votre vétérinaire pour établir un diagnostic. La mise en place d’un traitement va dépendre principalement du pronostic de la vache. Si le pronostic est plutôt bon, un traitement des symptômes que la vache présente sera nécessaire. Ainsi, le vétérinaire va tout d’abord réhydrater l’animal à l’aide de perfusions. Puis, un traitement anti-inflammatoire, antidouleur ou spécifique sera mis en place en fonction de la situation. Il est très important d’avoir en tête qu’en général le traitement à lui seul ne suffit pas à relever la vache et doit donc être impérativement accompagné de nursing. Ainsi, vous devez placer l’animal dans un environnement le plus confortable possible (litière propre et moelleuse) avec de l’eau propre et fraiche en permanence tout en lui proposant régulièrement à manger. Certains outils comme des pinces serre-hanche peuvent être mis en place pour aider la vache à se relever au besoin. L’animal doit aussi être régulièrement changé de côté (idéalement toutes les 6 heures) accompagné de manipulations des membres pour limiter les ankyloses. Par ailleurs, la vache doit être traite 2 fois par jour pour éviter les mammites.